La table ronde d'Athlétisme Canada revient sur le Mois de l'histoire des Noirs

Avant la fin du Mois de l'histoire des Noirs 2021, Athlétisme Canada a contacté les athlètes, les entraîneurs et les administrateurs de notre sport pour parler du Mois de l'histoire des Noirs, de leurs expériences avec le racisme et de ce que l'avenir nous réserve. Ce que nous avons entendu en retour, c'est la fierté, la détermination et toute une vie d'expériences qui ont fait de notre groupe distingué les stars qu'il est.

Votre table ronde du Mois de l'histoire des Noirs d'Athlétisme Canada comprend:

Khamica Bingham est deux fois médaillée aux Jeux panaméricains au sein de l’équipe féminine du relais 4x100 mètres. Le sprinter de North York, en Ontario, a participé au 100 mètres et au relais aux Jeux olympiques de 2016 à Rio. Elle est également cofondatrice de is Meet My Melanin - une organisation qui éduque les gens sur l'inclusion raciale, inspire les autres par des discours de motivation et organise des événements virtuels pour aider la communauté minoritaire et les jeunes défavorisés à se sentir vus, entendus et connus dans tous les espaces.

Kurt Downes est enseignant au primaire et entraîneur-chef du Border City Athletics Club. Il a représenté le Canada en tant qu'entraîneur aux Championnats du monde, aux Championnats du monde de la jeunesse, aux Jeux mondiaux juniors, aux Jeux panaméricains et aux Championnats NACAC. Downes a été l'entraîneur de l'année 2019 d'Athlétisme Canada et a récemment été nommé bâtisseur communautaire de l'année par Canadian Running.

Molly Killingbeck dirige les opérations depuis le centre est d’Athlétisme Canada. Entraîneur accompli et administratrice sportive, elle est également médaillée d'argent olympique des Jeux olympiques de Los Angeles 1984 et propriétaire de 11 médailles des Jeux du Commonwealth, des Jeux panaméricains, des Jeux de la Conférence du Pacifique et des Universiades d'été.

Justyn Knight détient le record canadien en salle du 1500 mètres. Le coureur de demi-fond de Toronto a représenté le Canada aux Championnats du monde 2017 et 2019. Se préparant pour les Jeux Olympiques de Tokyo cet été, Knight a récemment réalisé le temps de deux milles le plus rapide au monde jusqu'à présent cette année, lors d'une course à New York.

Christabel Nettey est une championne des Jeux du Commonwealth et des Jeux panaméricains au saut en longueur. Elle possède en fait une médaille d'or et de bronze aux Jeux du Commonwealth, ainsi que des médailles des Jeux de la Francophonie et des Championnats en salle de la NCAA. Cette olympienne de 2016 détient actuellement le record canadien de saut en longueur féminin en salle et en extérieur, à 6,99 mètres.

Gavin Smellie possède une médaille de bronze aux Championnats du monde, remportant le bronze à Moscou en 2013, dans le cadre de l'équipe de relais 4x100 mètres avec Aaron Brown, Dontae Richards-Kwok et Justyn Warner. Smellie détient également l'or au relais mondial au relais 4x200 mètres avec Brendon Rodney, Andre De Grasse et Aaron Brown.


Il est important de célébrer le Mois de l'histoire des Noirs

 

À quoi penses-tu quand tu entends « Mois de l’histoire des Noirs »? Qu’est-ce que le mois de l’histoire des Noirs devrait être, mais n’est pas?

Bingham : Quand j’entends parler du Mois de l’histoire des Noirs, je pense à toutes les personnes inspirantes — les inventeurs, les militants, les leaders, les athlètes, les personnalités connues et les combattants qui ont tracé le chemin pour des gens comme moi. Ces gens m’ont inspirée à laisser ma marque pour les générations des jeunes. Je pense que l’histoire des Noirs devrait être enseignée dans les écoles à longueur d’année puisque l’histoire des Noirs, c’est l’histoire du Canada. Ça ne devrait pas être condensé en un seul mois. Aussi, ce qu’on enseigne ne devrait pas commencer avec l’esclavage. C’est dommage que les Canadiens n’aient pas l’occasion d’apprendre ce qu’était la vie avant qu’on emmène les Noirs au Canada.

Knight : Quand j'entends parler du « Mois de l'histoire des Noirs, je pense aussitôt à ceux et celles qui ont lutté pour les libertés que nous, les personnes noires, avons aujourd'hui. Cependant… Je pense aussi aux difficultés actuelles auxquelles nous continuons de faire face. C'est aussi un moment où nous devrions montrer notre reconnaissance à l'endroit des chefs de file de notre communauté et des gens qui soutiennent notre communauté dans le cadre de la lutte contre l'injustice raciale.

Smellie : Quand j'entends parler du Mois de l'histoire des Noirs, je pense d'abord à nos réalisations en tant que peuple au fil des siècles. Nous sommes des gens résilients qui n'ont pas toujours reçu le crédit de nos réalisations, alors le fait d'avoir un moment pour les célébrer représente quelque chose de très spécial et de nécessaire. Le Mois de l'histoire des Noirs devrait être quelque chose de plus large encore pour ceux qui sont Noirs, et aussi pour ceux qui ne le sont pas, afin que nous puissions discuter des façons d'aspirer à une société plus égalitaire. La discussion doit être ouverte à tous.

Killingbeck : Pour moi, le Mois de l'histoire des Noirs vise à célébrer les réalisations des Canadiens noirs d’aujourd’hui et du passé. Nous avons eu des figures, pas seulement dans le sport, qui ont eu une influence énorme sur nos vies et qui ont peut-être changé notre façon de faire les choses.

Nettey : C'est nécessaire pour sensibiliser les gens et rendre hommage à tout ce que les personnes noires ont été en mesure d'accomplir et de contribuer à notre progression.

Downes : Quand j'entends parler du « Mois de l'histoire des Noirs », ce qui me vient aussitôt en tête, c'est une célébration de super-étoiles et de superhéros de la culture noire. Bien des fois par le passé, des gens de notre culture ont fait des choses formidables qui sont passées sous le radar. Le Mois de l'histoire des Noirs, c'est en plein pour ça – c'est une occasion de rendre hommage à ces gens remarquables, de les mettre sous les projecteurs et de faire connaître ces superhéros aux jeunes enfants ainsi qu'aux autres cultures.

 

Pourquoi est-il important de s’arrêter et de réfléchir pendant le mois de l’histoire des Noirs, de retourner en arrière et de rendre hommage aux Canadiens noirs qui ont inspiré une génération après l’autre?

Nettey : Je crois que l'histoire des Noirs devrait être mise de l'avant tous les jours. En même temps, c'est sûr que c'est important d'avoir une période qui y soit réservée, pour saluer et rendre hommage aux grands personnages de l'histoire noire, parce que pendant de nombreuses années, leurs réalisations sont passées inaperçues.

Knight : Je pense que cette déclaration de Maya Angelou le résume bien… « Vous ne pouvez pas vraiment savoir où vous allez avant de savoir où vous étiez ». C'est important de prendre le temps de réfléchir pendant le Mois de l'histoire des Noirs parce que ça nous aide à mieux comprendre pourquoi les choses sont comme elles sont de nos jours. Ça éclaire aussi la façon dont nous devrions aborder les problèmes actuels. Nous pouvons reconnaître les étapes positives qui ont été franchies dans notre communauté et utiliser ça pour nous inspirer à continuer de travailler dans le but d'apporter des changements encore plus importants.

Smellie : Tu ne peux pas savoir où tu vas avant de savoir d’où tu viens. Pour chaque nouvelle génération, les personnes vont peut-être se retrouver face à des obstacles qui, à leurs yeux, semblent trop importants. Réfléchir sur les héros du passé pourrait leur donner la force dont ils ont besoin pour passer à travers une situation particulière. Nous connaissons tous les batailles qu'ont dû livrer nos ancêtres pour offrir une vie meilleure aux personnes noires d'aujourd'hui. Par conséquent, les Canadiens noirs profitent de pas mal plus de possibilités de nos jours que jamais auparavant. Il faut donc absolument continuer à rendre hommage à l'excellence des Noirs.

Killingbeck : Il y a beaucoup de gens dans les coulisses qui continuent de faire un travail absolument formidable et qui sont inconnus. En racontant les histoires des gens qui ont parcouru les sentiers battus, on peut aider à montrer ce que font les gens en coulisses, et ils deviendront eux aussi des modèles.

Bingham : On ne réalise pas à quel point nous avons fait du chemin à moins de regarder en arrière et de commencer à méditer là-dessus. Je pense que c’est important afin de nourrir l’espoir en vue de l’avenir.

 

Qu’est-ce que signifie pour toi le fait d’être une personne noire?

Bingham : À mes yeux, être une personne noire, c’est synonyme de ténacité, d’innovation, de créativité et d’excellence dans les situations difficiles.

Downes : Pour moi, c'est l'entièreté de ce que j'ai connu, de ce que j'ai vécu en grandissant. C'est quelque chose qui est tout à fait merveilleux. D'être né dans un pays si riche au chapitre de l'histoire, du sport, de la musique et de la culture est inspirant. Je pense à la tradition du carnaval, qui est un des plus grands festivals au monde. C'est une fierté. Grandir dans cette culture, avec la nourriture, la musique et toutes ces choses-là mises ensemble, c'est quelque chose dont il faut être fiers. C'est quelque chose de remarquable et c'est quelque chose que je partage avec fierté.

Killingbeck : C’est une race, c’est qui je suis et ce n’est pas quelque chose à laquelle je pense très souvent. Je pense qu'au cours de l'année dernière, avec tous les problèmes soulevés par Black Lives Matter et avec la COVID, nous avons eu le temps de nous arrêter et de réfléchir et peut-être de mieux comprendre ce que signifie que d’être noirs et célébrer la race et la culture. Être noir n'est pas qu'une question de couleur. Il s’agit de race et de culture. Je pense qu’à Toronto, par exemple, nous vivons dans une société très diversifiée et nous avons eu l’occasion de célébrer beaucoup de choses associées à la culture noire. Je me souviens d'avoir grandi en tant que jeune fille et d'aller au centre-ville pour ce qui était alors connu sous le nom de Caribana, et de célébrer avec tous les différents groupes raciaux noirs des Caraïbes et d'autres régions du Canada. Il s’agit de s’identifier à la culture et à la race et à certaines des choses merveilleuses que la culture noire a faites pour faire partie de la culture canadienne.

Smellie : L'expression qui parle de beauté noire, « Black is beautiful », est peut-être devenue un cliché, mais elle reste vraie. Malgré l'oppression qu'il y avait à nos dépens, nous avons offert au monde des inventions, de la musique, des gens qui ont changé le monde et des athlètes de classe mondiale. Être Noir, à mes yeux, c'est synonyme de ténacité, de fierté, de force et d'amour. Le noir, ça représente tout !

Knight : Pour moi, être Noir signifie que je suis une personne, comme toutes les autres : je suis intelligent, créatif, dynamique, plein d'amour et bien plus. Mais… Je sais aussi que le fait d'être Noir est associé à des préjugés et des stéréotypes – et ça, ça représente un défi en soi.

Nettey : Quand j'étais une petite fille, le fait d'être Noire faisait en sorte que je sortais du lot et je trouvais ça embarrassant. Je me sentais différente et, de bien des façons, inférieure. En grandissant et en apprenant ce qu'ont fait les grandes femmes noires dans des positions de leadership, dans le monde du sport et chez mes pairs, j'ai gagné en assurance et je considère que je suis plus forte et plus fière.

 

Y a-t-il une personne noire du passé en particulier — un(e) Canadien(ne) de préférence — qui t’inspire? Et y a-t-il quelqu’un de l’époque actuelle?

Bingham : Viola Desmond m’inspire en tant que femme d’affaires et militante des droits civils. Son histoire au cinéma Roseland, c’était vraiment un geste de courage qui a aidé à mettre fin à la ségrégation en Nouvelle-Écosse. Ça me fait tellement plaisir de voir son visage sur le billet de 10 $ canadien.

Downes : J'avais un enseignant à l'école secondaire qui s'appelle Emile John. C'est un ancien athlète – une étoile nationale en athlétisme – et il enseignait à l’école St. Mike’s, maintenant il est directeur adjoint de l’endroit. C'était quelqu'un qui m'inspirait et que j'admirais. Quand j'étudiais à l'école secondaire, c'était quelqu'un qui ne s'imposait pas, mais je trouve qu'il avait une grande influence sur les élèves à notre école. La façon dont il se comportait m'impressionnait vraiment, et tout le temps qu'il a passé avec moi, c'est quelque chose que j'apprécie encore grandement à ce jour. La première fois qu'il est entré dans le gymnase, il m'a dit d'arrêter de me traîner les pieds, que j'avais une carrure d'athlète. Ce genre de chose, venant de lui, cela vraiment fait forte impression sur moi. La façon dont il a obtenu sa maîtrise et a préparé la voie pour devenir un administrateur à une école qui n'avait pas beaucoup d'étudiants noirs, c'est quelque chose qui me semble plutôt incroyable encore à jour. Je ne sais même pas si je lui ai déjà dit.

Knight : Quand j'étais plus jeune, mes parents avaient l'habitude de parler d'Elijah McCoy (celui qui a donné naissance à l'expression « the real McCoy »). Il était un inventeur et ingénieur canadien noir. Il a inventé pas mal de choses et il détient 57 brevets américains. Il est surtout connu dans les domaines manufacturiers et de la machinerie. Pour une personne contemporaine, je me dois sans doute de dire Drake. Il a beaucoup de talent et c'est un magicien avec les mots. Il n'est pas le modèle traditionnel qu'on pourrait donner en exemple comme personne inspirante dans le cadre du Mois de l'histoire des Noirs, mais l'étendue de son talent et son sens des affaires sont inégalés.

Smellie : Viola Desmond est une personne qui m'a beaucoup inspiré et son histoire a contribué à lancer le processus qui a mené au mouvement des droits civils au Canada. Elle faisait des choses remarquables à son époque et elle énonçait des vérités aux oreilles des dirigeants. Une personne noire qui m'inspire aujourd'hui, c'est mon épouse Joanna Eubanks. Elle gère son cabinet d’avocats dans un domaine du droit qui est dominé par les hommes blancs.

Killingbeck : Une personne qui me vient à l'esprit est Jean Augustine. Elle est certainement responsable du développement de la reconnaissance du Mois de l’histoire des Noirs. De plus, elle continue, à part entière, d'être une personne soucieuse de la communauté noire. C'est une leader. Elle est une pionnière. J'ai beaucoup de respect pour elle en tant que personne noire, en tant que femme. Elle possède une attitude qui nous dit : « vous pouvez le faire». J'ai toujours cru qu'il fallait simplement trouver un moyen d'y arriver. Elle était une mère célibataire et a gravi les échelons, et a trimé dur pour arriver là où elle en était. Une autre personne qui me vient à l'esprit quand je pense au Mois de l'histoire des Noirs est Lincoln Alexander. Je me souviens d'être assise à une table à l’occasion d'un banquet de remise de prix dans les années 1980. Je pense que je devais être honorée cette fois-là et j'étais très nerveuse à l’idée de faire mon discours, et il m'a juste donné un petit coup de coude et a dit : « Sois qui tu es. Sois sincère et parle du fond du cœur et utilise tes propres mots. N'utilise pas les paroles d'un autre.» Il m'a simplement aidé à être à l’aise dans une pièce remplie de dignitaires et m'a aidé à me sentir à ma place.


Histoire des Noirs avec l'athlétisme

 

Notre sport a des racines profondes dans la communauté noire et plusieurs athlètes ont réalisé de grandes choses. Quelle est la performance la plus remarquable qu’un(e) Canadien(ne) noir(e) ait jamais réalisé(e) dans le domaine de l’athlétisme et pourquoi?

Bingham : La performance de Donovan Bailey aux Jeux olympiques de 1996 reste mon moment favori. J’ai adoré parce que même s’il n’a pas été le meilleur au départ, il a fini en force et il a non seulement réussi à l’emporter, il a aussi établi un record olympique. Ma devise depuis quelque temps, c’est de finir en force, peu importe comment se passe le départ, qu’il s’agisse d’une course sur la piste d’athlétisme ou tout simplement de la course de la vie.

Killingbeck : Quand je pense aux performances, et certainement quand je les vois, je pense à celle de Donovan Bailey à Atlanta - et pas parce que j’ai joué un petit rôle en tant qu'entraîneure du sprint en 1996 avec l’équipe masculine du relais 4x100 mètres. Ce ne sont pas seulement les résultats sur le podium, je pense aux gens un peu en avance sur mon temps. Quand j'étais au secondaire - et je n'étais en aucun cas une athlète hors pair - et que je voyais les gens qui avaient participé aux Jeux de 1976, aux Jeux panaméricains en 1979 ou aux Jeux du Commonwealth en 1978, cela m'a fait comprendre que c'étaient des gens ordinaires qui avaient du talent et qui travaillaient avec de très bons entraîneurs.

Nettey : Selon moi, les réalisations de Harry Jerome représentent quelque chose d'admirable. Dès que j'ai commencé à pratiquer l'athlétisme, quand j'avais 10 ans, le nom de Harry Jerome était associé à quelque chose de spécial. J'avais toujours hâte d'assister à la compétition sur invitation qui portait son nom quand j'étais une petite fille et maintenant, en tant qu'athlète professionnelle, d'y participer. Je suis fière de pouvoir contribuer à cet héritage et de marcher sur le chemin qu'il a tracé pour les athlètes noirs, surtout qu'il s'agit d'un héros d'ici.

Smellie : Je pense que la plus grande performance d'entre toutes en athlétisme par un Canadien noir a été celle de Donovan Bailey, quand il a remporté le 100 mètres aux Jeux olympiques de 1996 à Atlanta. Il a alors affronté des athlètes de niveau mondial et non seulement il a remporté la course, mais il a réédité les records du monde et olympique de l'époque.

Downes : Il y a Donovan Bailey qui a établi un record du monde en finale olympique. Il y a Bruny Surin qui a égalé le record canadien. Maintenant, il y a les médailles d'Andre De Grasse. Ce sont toutes là des réalisations incroyables.

Knight : À mes yeux, la performance la plus remarquable d'un Canadien noir en athlétisme est celle de Donovan Bailey quand il a remporté la médaille d'or et établi un record du monde au 100 mètres aux Jeux olympiques de 1996 à Atlanta. C'est en fait l'année où je suis né; je n'avais que quelques jours! J'ai entendu dire qu'il y avait beaucoup de choses qui se passaient dans le domaine de l'athlétisme canadien à l'époque. Il avait beaucoup de pression à l'approche de la course; c'est comme si le monde entier l'observait. Sa capacité à rester concentré et à être dominant comme il l'a fait était tout simplement remarquable. Sa réaction après la course est impayable.

 

Y a-t-il un athlète noir d’un autre sport, ou une personne dans un rôle de leadership dans le sport, qui t’a inspirée?

Downes : Plus jeune, je voulais devenir joueur de hockey et j'adorais voir Grant Fuhr jouer. J'ai une photo de moi à côté d'une silhouette en carton de lui, avec un masque de gardien, un gant et le bâton de hockey Koho. Je voulais être Grant Fuhr parce qu'il jouait pour les Oilers d'Edmonton, qui étaient alors la meilleure équipe au monde. Il était Noir et il jouait au hockey. Je jouais au hockey dans la rue pendant des heures et je jouais toujours au poste de gardien, parce que je voulais être Grant Fuhr.

Nettey : Personnellement, j'adore le patinage artistique et Surya Bonaly a été une pionnière en étant une des premières femmes noires à concourir dans son sport à un niveau élite. Elle est surtout connue pour avoir réussi un flip arrière sur un pied aux Jeux olympiques, bien que ce geste technique ait été interdit. Elle a aussi été trois fois médaillée aux Championnats du monde, dans un sport surtout pratiqué par des Blancs, alors qu'elle a apporté sa propre vision et emprunté son propre parcours vers la réussite.

Knight : Il y a plusieurs athlètes noirs qui m'ont inspiré, comme Michael Jordan, Kobe Bryant, Serena Williams et Lebron James. Ces personnes-là ont toutes montré la véritable valeur du travail, sur le court et en dehors. Lebron, surtout, a été très actif au sein de notre communauté et j'admire la façon dont il utilise la tribune qu'il a pour dynamiser notre culture.

Bingham : Simone Biles m’inspire, non seulement parce qu’elle est une athlète remarquable, mais parce qu’elle est une leader et ne craint pas de dire ce qu’elle pense pour protéger la plus jeune génération. Dans un contexte où par sa négligence, l’équipe de direction de la fédération américaine de gymnastique n’a pas été en mesure de protéger les gymnastes de maltraitance, elle a élevé la voix et exigé que le système soit modifié.

Smellie : Glenroy Gilbert, notre entraîneur-chef, m'a inspiré. Pendant plusieurs années, on voyait rarement un visage noir dans un rôle de leadership sportif à Athlétisme Canada. J'ai vu mon ancien entraîneur monter en grade au fil des ans et c'était formidable de le voir obtenir un poste aussi prestigieux. C'est une très belle réussite.

 

En dehors de la piste d’athlétisme? Qui t’a le plus inspirée en redonnant à sa communauté et en faisant une réelle différence dans la société?

Bingham : Lebron James m’inspire parce qu’en dehors du sport, il contribue à sa communauté à l’aide de son projet I Promise School et il donne généreusement de l’argent à différentes œuvres caritatives. Les gestes qu’il pose m’ont inspirée à lancer le mouvement Meet My Melanin dans le but d’avoir une influence dans la communauté noire et de lancer un de ces jours ma propre fondation afin de redonner.

Nettey : Ma grand-mère est une personne qui m'inspire vraiment. À une époque où bien peu de femmes étaient propriétaires d'entreprises et étaient considérées avant tout comme des femmes au foyer, elle a lancé une entreprise et a commencé à pratiquer en tant que seule sage-femme dans sa municipalité. Ses succès en affaires lui ont permis de soutenir sa communauté en prenant en charge des enfants, en plus de soutenir financièrement une école de filles dans sa localité ainsi que des programmes scolaires. Sa communauté lui a décerné de nombreux prix pour ses généreuses contributions à son endroit.

Knight : Je dirais que c'est Lebron James qui m'a inspiré le plus quand vient le temps de redonner à la communauté. Le militantisme qu'il affiche en cherchant à éduquer va faire une différence dans notre communauté et donner naissance à des leaders qui amèneront le changement. Aussi, j'aime beaucoup la façon qu'il a d'exprimer son opinion et de défendre les causes qu'il estime être justes. 

Smellie : Mon père Elisha Smellie m'a inspiré à ce titre. C'est un pasteur au grand cœur qui aspire à aider les autres. Il en a fait sa mission, au fil des ans, d'aider les gens moins fortunés en donnant de la nourriture, des draps, des brosses à dents et d'autres articles essentiels aux sans-abris.

 

La race joue-t-elle encore un rôle important dans les occasions qui sont offertes dans notre sport — sur le plan des compétitions ou autre —  et dans la façon dont une personne est perçue par ses pairs?

Smellie : C'est sûr! J'ai le sentiment que les athlètes noirs, même aujourd'hui, n'obtiennent pas autant de possibilités que les athlètes blancs. Même à l'intérieur du monde de l'athlétisme, j'ai l'impression qu'on m'apprécie davantage à l'extérieur du Canada. Par exemple, quand je participe à des compétitions en Europe, il y a toujours quelqu'un qui vient me voir avec une photo de moi et qui me demande de l'autographier.

Bingham : Oui, je crois que la race et le colorisme peuvent avoir une répercussion et limiter les possibilités de financement, de commandite et de marketing. Surtout ceux ou celles qui ont la peau plus foncée, alors que je trouve que souvent, les athlètes à la peau foncée sont moins représentés.

Killingbeck : Personnellement, je ne pense pas parce qu'en athlétisme c'est une question de performance. Vous avez d'abord besoin de profiter de possibilités pour exceller. Si vous avez l’occasion de vous entraîner et de concourir, et si vous obtenez les résultats, vous pourrez gravir les échelons. En grandissant, je pense qu’on avait l’habitude de penser que les enfants noirs couraient les sprints et les Caucasiens couraient les épreuves de distance, mais ce n’est certainement pas comme ça maintenant. Je pense que vous excellez en fonction de vos performances, mais je ne pense pas que la race joue vraiment un rôle sur la piste.

Nettey : Absolument. En termes de commandite, les aptitudes de l'athlète ne sont pas le seul facteur. Les entreprises cherchent des visages à associer à leurs marques et parfois, le visage qui, selon eux, va plaire à leur clientèle n'est pas nécessairement le visage qui affiche les plus grandes capacités athlétiques. Les athlètes devraient être tous jugés de la même façon, c'est-à-dire en fonction de leurs aptitudes.

Knight : Personnellement, je n'ai pas vécu des moments de racisme dans notre sport, mais c'est peut-être le cas d'autres personnes. Ce qui est bien avec l'athlétisme, c'est que soit tu es le plus rapide, soit que tu ne l'es pas. Mais parfois, je trouve que le fait d'être Noir, ça amène les gens à présumer que tu es naturellement doué en termes de qualités athlétiques et ces personnes-là ne réalisent pas que « le travail acharné va avoir le dessus sur le talent, quand le talent arrête de travailler ». Mes aptitudes naturelles à elles seules ne suffisent pas, je dois faire des sacrifices et je dois travailler fort si je veux être de niveau élite.


Expériences personnelles avec le racisme

 

De quelles façons as-tu vécu le racisme dans le sport? Si c’est le cas, comment as-tu réagi? De quelle façon ces événements ont-ils eu une influence sur ta vie?

Bingham : J’ai vécu un cas de racisme en 2015. Quand je suis devenue la femme la plus rapide au Canada, on m’a privée de l’occasion d’être sur la page couverture d’un magazine sportif dont la campagne était axée sur la « Femme la plus rapide au Canada », parce je n’avais pas l’apparence qu’ils recherchaient. J’étais dévastée, mais je me suis servi de ce sentiment de rejet pour nourrir ma mission, soit d’accroître la représentativité des Noirs dans les médias sportifs pour montrer aux jeunes filles noires (et aux garçons aussi) que c’est quelque chose de possible pour elles aussi.

Killingbeck : Je pense que nous sommes très chanceux dans le sport parce que si vous réalisez de bonnes performances et que vous allez aux compétitions, je ne pense pas que la race joue un rôle dans ce que vous faites. Vous vous échauffez, vous vous présentez sur la ligne de départ, le pistolet se déclenche et la race n'a rien à voir avec le résultat. Je ne pense pas avoir été victime de racisme évident sur la piste.

Knight : Je n'ai pas vécu des moments de racisme sur la piste. Par contre, j'ai voyagé à certains endroits pour participer à des compétitions et même m'entraîner, et c'est vrai que là, j'ai vécu du racisme. Cela a eu une influence énorme sur ma vie parce que cela a transformé certaines des expériences que j'aurais aimé vivre. Je sais que je ne peux pas aller à certains endroits et me sentir à l'aise ou en sécurité comme c'est le cas pour la plupart des gens. Donc, quand c'est possible, j'essaie du mieux que je peux d'éviter ces endroits-là.

Smellie : Personnellement, je n'ai pas vécu du racisme dans le sport, mais je sais que je n'hésiterais pas à réagir sans détour si je voyais d'autres athlètes en être victimes. C'est la seule façon de sensibiliser les gens.

Downes : J'ai vécu ça comme entraîneur, et aussi avant comme athlète. Ça te met mal à l'aise quand tu vis ça et c'est difficile d'en parler. Avant l’arrivée du mouvement Black Lives Matter, bien des gens ne voulaient pas en entendre parler. Ou bien ils ne voulaient pas croire que c'étaient des choses qui arrivaient, ou qui continuent d'arriver, de façon aussi manifeste. Mais c'est le cas. Maintenant, les gens sont un peu plus enclins à en discuter. C'est un progrès. Il y a encore du chemin à faire, mais c'est un progrès.

 

As-tu déjà eu l’impression qu’il y avait des choses qu’il était impossible pour toi de faire en raison de ta race et/ou ton identité?

Downes : Tu penses à des choses que tu ne peux pas faire, ou bien que tu ne sois pas certain de pouvoir faire. Ce qui finit par arriver, c'est que tu te mets à penser que tu ne seras pas capable de te rendre là où tu voudrais aller, en raison du racisme systémique qui est présent. Peut-être que tu voudrais être entraîneur-chef à l'université. Peut-être que tu voudrais être directeur des sports. Tu vises de faire ce genre de choses, mais tu ne peux pas te rendre à destination parce que le système est fait d'une telle façon que ça n'a aucune importance ce que tu fais, ou quelles sont tes réalisations, tu ne vas jamais avoir droit à cette occasion-là.

Smellie : J'ai vécu des situations où j'ai eu l'impression que ma race m'avait amené à rater une occasion, mais à l'instar de mes ancêtres, je continue d'aller de l'avant. C'est la réalité pour bien des gens de couleur que les opportunités soient limitées ou réservées à certains, la seule raison étant la couleur de leur peau.

Nettey : Je n'ai jamais eu le sentiment que je ne serais pas capable de réaliser quelque chose en raison de ma race, mais je sentais qu'on me regardait de façon différente. J'étais une jeune fille timide et ç'a affecté mon estime de soi, avec comme résultat que je ne voulais pas en faire trop et je voulais me fondre dans le groupe le plus possible.

Bingham : Il y a un bon nombre de stéréotypes et de micro-agressions qui sont dirigées vers la communauté noire. En ce qui me concerne tout particulièrement, j’ai trouvé que dans certains contextes, mes cheveux naturels n’étaient pas considérés comme ayant une allure professionnelle, donc je devais changer de coiffure pour répondre aux exigences. Je trouve aussi que c’est difficile de ne pas se faire donner l’étiquette de « femme noire en colère » si tu te plains ou si tu te tiens debout par rapport à un sujet auquel tu crois fermement. Je crois que ce genre d’ostracisme et de stéréotype est limitant, en ce sens que ça t’amène à te sentir restreint et limité dans ce que tu peux faire sans te faire juger.

Knight : La façon dont mes parents m'ont élevé, j'ai toujours eu la conviction qu'on peut faire tout ce qu'on veut, si c'est ça qu'on veut faire. Il y aura des obstacles en cours de route et des épreuves à surmonter, mais si on travaille fort pour atteindre son but et si on persévère, éventuellement on va réussir. Ce n'est pas juste, mais parfois, il faut travailler deux fois plus dur pour atteindre son objectif.


Le futur c’est maintenant

 

De quoi es-tu la plus fière dans la vie? Quelle est ta plus grande réalisation?

Smellie : Mis à part le fait d'être un fier mari et le fier père de deux merveilleuses filles, je suis très fier des progrès que nous, les personnes noires, avons réalisés collectivement. Maintenant, nous voyons davantage de visages familiers dans des professions qui, il n'y a pas si longtemps, semblaient inaccessibles. Ma plus grande réalisation a été de représenter le Canada aux Jeux olympiques de 2012. Je n'aurais jamais pu imaginer, à une certaine époque, à quel point je ressentirais de la fierté à porter le rouge et le blanc et de représenter ce grand pays.

Knight : Ce dont je suis le plus fier, c'est d'avoir fait mes études à l'université et obtenu un diplôme dans un domaine formidable. J'y suis arrivé tout en poursuivant mes objectifs au plan sportif et en permettant à ma famille d'être fière de moi.

Killingbeck : Je suis très reconnaissante pour toutes les occasions que j'ai eues. Chaque expérience que j’ai vécue a été en raison d’une porte qui m’a été ouverte. Si vous n’en profitez pas, vous n'obtiendrez pas les résultats. Je suis reconnaissante d'avoir eu l'occasion de m'entraîner avec certains des plus grands athlètes. Même à l'épreuve où j'ai fini par exceller, le 400 mètres, je pense que cette épreuve m'a choisi. Je voulais être une coureuse de 100 mètres ou de 200 mètres, mais comme il y avait tellement de monde devant moi et que peu de gens voulaient courir le 400 mètres, j'ai commencé à courir cette distance et j'ai connu du succès. Tout le succès que j'ai connu était au sein d’une équipe de relais, donc la gratitude d'avoir trois, quatre ou cinq autres filles qui m'ont donné l'occasion de faire partie de l'équipe - de quelque chose de plus grand.

Bingham : J’ai été mannequin pour la Compagnie de la Baie d’Hudson quand ils ont dévoilé l’habillement que les athlètes allaient porter au Village olympique en 2016. J’ai été mise de l’avant sur les panneaux publicitaires partout au pays, y compris dans les magasins. J’étais tellement fière parce que j’ai réussi à mettre de côté les doutes que j’avais à mon propre égard et la conviction que la couleur de ma peau pouvait m’empêcher d’atteindre mes buts — ce qui n’était pas le cas. J’étais tellement contente d’être en vedette sur les panneaux publicitaires et de savoir que les jeunes Canadiens noirs pouvaient y voir mon visage et savoir qu’un jour, ils pourraient peut-être s’y retrouver eux aussi, peu importe la couleur de leur peau.

 

Si tu le pouvais, que dirais-tu à la personne que tu étais quand tu étais une adolescente?

Bingham : Je me dirais trois choses :

  • Aime-toi toi-même et ne laisse jamais les mots des autres affecter ton estime de soi.
  • Il ne faut jamais avoir peur d’être authentique, d’être la personne que tu es vraiment.
  • Tu n’es pas seule quand tu connais des difficultés et de moments de douleur.

Smellie : Je me dirais qu'il va peut-être y avoir des défis à relever, mais qu'il faut les affronter sans crainte parce que rien n'est impossible. Il s'agit de continuer à travailler fort et de façon intelligente, ce qui permet de réussir tout ce que tu veux dans la vie.

Downes : Je lui dirais d'être plus patient et d'être plus lent à la colère. De s'assurer de bien comprendre tous les faits. De s'assurer d'être bien renseigné sur tout ce qui se passe. De s'assurer de faire du bon boulot à chaque fois qu'on lui demande quelque chose. De faire preuve de diligence dans tout ce qu'il fait. 

Killingbeck : Ne te limite pas. Profitez de chaque occasion. Recherche les occasions de grandir et ne te complais pas. Vois grand.

Knight : Je me dirais qu'après la bataille vient la récompense. Travailler fort pour réaliser tes rêves sur la piste et en dehors, ou pour n'importe quelle autre aspiration que tu pourrais avoir. Certaines choses dans la vie ne seront peut-être jamais justes, mais tu ne dois jamais laisser ces obstacles modifier qui tu es vraiment ou t'empêcher de devenir qui tu peux devenir.

Nettey : Aime ta peau. Tu n'es pas plus faible ou moins capable pour cette raison. Arrête de te cacher derrière les autres parce que tu as trop peur de te distinguer. Tu vas accomplir tellement de choses quand tu vas réaliser tout ça.

 

Le thème du Mois de l’histoire des Noirs en 2021 est « L’Avenir c’est maintenant ». Considères-tu que tu es une influenceuse? Si oui, que fais-tu, dans ton sport ou dans ta vie personnelle, pour contribuer à tracer le chemin pour les générations futures?

Bingham : Pendant la pandémie et la montée du mouvement Black Lives Matter, j’ai eu une discussion avec mon amie et nous sentions le besoin de tenter d’avoir une influence sur la communauté noire grâce au pouvoir de la discussion. J’ai cofondé Meet My Melanin, une organisation qui parle d’inclusion raciale à l’aide de conférences de motivation. Une série de baladodiffusions à venir aidera les gens des minorités à se faire voir, entendre et connaître dans tous les aspects de la vie. Nous avons contribué à la série de conférences Black Futures (conseil scolaire du district catholique) en tant que conférenciers invités et nous avons raconté ce que nous avons vécu et expliqué notre vision des choses, en espérant avoir une influence sur les discussions qui ont ensuite eu lieu en classe. Je crois que tout commence là, et que nous allons aider à mettre une place un milieu où on partage, on inspire et on guérit à l’aide de ces discussions très importantes. C’est un point de départ qui, je l’espère, contribuera à tracer le chemin pour qu’il y ait d’autres occasions dans le futur pour les jeunes d’aujourd’hui.

Smellie : Je ne dirais pas que je suis un influenceur, mais je donne l'exemple en montrant aux jeunes Canadiens noirs qu'il n'y a rien d'impossible. Il faut continuer de changer le teint des gens qu'on voit dans des rôles familiers, faire preuve d'intelligence en abordant les questions où le racisme est présent, et essayer de s'en servir comme un moment d'enseignement pour ceux qui vivent encore dans le passé.

Knight : Je ne dirais pas que je suis un « influenceur ». Je ne saurais dire le nombre de personnes que j'influence, mais je réalise quand même que j'ai une certaine tribune. J'essaie toujours d'inspirer et de donner des conseils positifs à ceux et celles qui pourraient en avoir besoin. Je m'assure toujours de me rendre disponible pour discuter avec les jeunes et leur donner tout le soutien et l'encouragement possible. 

Downes : J'adorerais mettre en place un programme de bourses d'études. De nos jours, avec toute l'attention que reçoit le mouvement Black Lives Matter et qu'on porte à l'injustice sociale, une des façons les plus efficaces d'avancer, c'est en joignant l'acte à la parole. Bien des organisations parlent et évoquent des principes, mais je trouve que tout le monde devrait mettre de l'argent dans le sport de masse pour les jeunes athlètes-étudiants noirs. Il y a des jeunes en qui tu peux investir maintenant qui s'impliqueront ensuite dans le sport pendant de nombreuses années. Peut-être qu'ils deviendront des entraîneurs. Peut-être qu'ils deviendront des administrateurs à l'université. Peut-être qu'ils deviendront l'investisseur principal d'une grande entreprise et qu'ils auront adoré le temps qu'ils auront passé à pratiquer un sport, et qu'ils investiront dans le sport à leur tour. Si je pouvais laisser un héritage, je commencerais avec des bourses d'études. La deuxième chose, c'est que j'adorerais me retrouver dans une situation où il y aurait des installations comme celles à Toronto, comme celles ici à Windsor, où les jeunes pourraient pratiquer différentes activités – des choses comme les STIM, ou bien la menuiserie, ou la nutrition –, pas juste pour les jeunes sportifs, mais pour l'ensemble de la communauté.

 

 

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