Cinq ans plus tard, les étoiles de l'athlétisme canadien prennent la mesure de l'effet des Jeux panaméricains de Toronto

Le fait d'avoir pu célébrer devant leur famille et amis représente un souvenir impérissable pour les athlètes canadiens

par Jonathan Yue

 

Christabel Nettey se souvient clairement du moment où il était sur la piste du Stade d'athlétisme CIBC des Jeux panaméricains et parapanaméricains à l'université York, le soir du 24 juillet. Les autres compétitions avaient pris fin et l'épreuve de saut en longueur était devenue le point de mire des spectateurs.

« Le stade au grand complet me regardait et m'encourageait, rappelle-t-elle. Mieux encore, à l'avant de la foule, je pouvais voir ma famille entière – mes parents, ma sœur, mes cousins, mes tantes, mes oncles, mes grands-parents – ainsi que mes amis, qui avaient tous pris l'avion juste pour me voir en action. »

Nettey a été dans une classe à part en finale du saut en longueur. Ayant déjà établi une nouvelle marque canadienne (6,99 mètres) deux mois plus tôt, l'athlète de 24 ans a plané sur une distance de 6,81 mètres à son premier essai, puis elle a confirmé sa victoire devant une foule en majorité canadienne à l'aide d'un saut de 6,90 mètres.

« Je voyage partout dans le monde pour concourir devant des étrangers, mais dans ce cas-ci, j'ai pu voir et entendre mes plus grands partisans m'encourager à l'occasion d'une grande compétition internationale, a noté l'Ontarienne originaire de Brampton. J'ai eu droit à tellement d'amour de la part des partisans locaux, c'était irréel, vraiment un moment magique d'entendre l'hymne national pour célébrer ma réalisation. »

Alors que nous soulignons le cinquième anniversaire des Jeux panaméricains de Toronto, la fierté que les athlètes canadiens ont ressentie à l'été 2015 est toujours présente. Avec le recul, on constate à quel point la ville a vécu au rythme du sport et de la fierté canadienne. Et ce, des bénévoles aux organisateurs en passant évidemment par les athlètes.

L'athlétisme canadien a profité de ce tonique offert par la foule canadienne, remportant 27 médailles (11 d'or, 7 d'argent et 9 de bronze) au total. Qui plus est, les athlètes ont beaucoup gagné en termes de confiance, en expérience et en chimie – sur la piste et en dehors --, ce qui devrait porter ses fruits au fil des ans. 

 

 

Les Jeux panaméricains de Toronto ont en quelque sorte été le moment où, à 20 ans, Andre De Grasse s'est révélé à un plus large public.

Si les Canadiens ne savaient pas déjà qui il était, ils ont clairement vu ce dont il était capable de faire durant les sept jours d'épreuves. Aux yeux de De Grasse, les Jeux panaméricains de Toronto auront toujours une place spéciale dans son coeur.

« Le fait d'avoir pu gagner à la maison, devant parents et amis, avec toute la pression que j'avais sur les épaules, cela m'a donné beaucoup de confiance, a indiqué De Grasse. Ce que j'ai vécu a représenté une expérience positive à l'approche des Championnats du monde de 2015 et des Jeux olympiques de 2016. »

Outre les louanges reçues après avoir remporté l'or autant au 100 mètres (10.05 secondes en finale, 9.97 en demi-finale) qu'au 200 mètres (19.88 secondes, alors un record personnel), un De Grasse de 20 ans fort nerveux a trouvé un certain réconfort dans le fait qu'il était tout près du Centre d'athlétisme de Toronto, qui se trouvait de l'autre côté de la rue du Stade panaméricain.

« Je me sentais à l'aise parce que l'environnement m'était familier, étant donné que je m'échauffais sur la même piste où j'ai fait mes débuts en athlétisme, a noté De Grasse. C'est aussi pour cette raison que nous avons choisi d'annoncer le lancement de ma fondation à la piste de l'université York en 2018. C'est un endroit spécial. J'adore y retourner et revivre tous ces formidables moments que j'y ai vécus, et j'espère en connaître de nombreux autres! »

Souvent présent au Stade d'athlétisme des Jeux panaméricains, Evan Dunfee savait qu'il était prêt à s'attaquer à l'épreuve de 20 kilomètres marche. Alors qu'il avait pris l'avion quelques jours plus tôt en provenance de la Colombie-Britannique, Dunfee se souvient qu'il avait bien réussi à s'adapter aux conditions météorologiques avant de s'installer au village des athlètes et de se mettre dans l'ambiance des festivités.

« Je me souviens que je m'étais entraîné dans le quartier près de la résidence de [mon frère], où je m'appliquais à augmenter le rythme à chacune de mes boucles de 3,5 kilomètres, s'est souvenu Dunfee. La dernière boucle, je volais et j'avais l'impression que c'était sans effort, alors je savais que j'étais prêt pour le grand jour.

« La course comme telle, ç'a été formidable », a continué Dunfee, qui a levé les bras en signe de triomphe quand il a franchi la ligne d'arrivée en tant que nouveau champion panaméricain du 20 kilomètres en 2015. « D'avoir ma famille et mes amis sur place et d'avoir franchi la ligne d'arrivée et rompu le ruban, puis de voir Inaki remporter son duel pour la médaille d'argent quelques instants plus tard, c'était incroyable. Stafford Whalen, qui m'a beaucoup aidé dans ma carrière, tenait le ruban à la ligne d'arrivée et Peter Eriksson, notre directeur de la haute performance, qui avait toujours cru en notre petite équipe, était là à la ligne d'arrivée. Mes parents se sont frayé un chemin au-delà des agents de sécurité. Ce fut un moment remarquable. »

En plus de cet instant vécu à la ligne d'arrivée, celui où il s'est retrouvé sur le podium à chanter le Ô Canada représente un autre moment où Dunfee reconnaît avoir ressenti un frisson « qui sera dur à battre ». Le fait saillant le plus mémorable de ces Jeux pour l'athlète qui avait alors 24 ans, c'est ce qu'il a vécu dans les tribunes, d'où il a encouragé ses coéquipiers de l'équipe canadienne à chacune des séances.

« Même quand nous étions les seuls présents à 14 h (la fin de la séance du jour) à regarder l'épreuve de saut à la perche au décathlon, Inaki et moi, nous nous assurions d'encourager Pat [Arbour] et Damian [Warner], a-t-il raconté. Regarder Pat faire son tour d'honneur après le décathlon et interagir avec tous les enfants qui lui demandaient son autographe, ce sera probablement mon souvenir le plus durable en ce qui concerne cette équipe-là.

« Cet engagement à soutenir les autres, on le voyait aussi quand on était sur la piste. »

 

Damian Warner a concouru dans bien des pays et bien des compétitions, mais le décathlète a encore d'excellents souvenirs des Jeux panaméricains de Toronto, notamment quand il a fait son entrée dans le stade flambant neuf, et aussi quand il a déambulé dans le village des athlètes.

« L'atmosphère à l'approche des Jeux panaméricains était différente de ce que j'avais vécu dans les autres compétitions auxquelles j'avais participé, y compris les Jeux olympiques, a noté Warner. De voir les drapeaux, les athlètes canadiens, c'était un autre genre de fierté et d'énergie, c'était génial de faire partie de tout ça. »

On se souviendra des Jeux panaméricains de 2015 comme un événement historique. Warner, lui, se souvient plutôt des leçons importantes qu'il avait apprises à sa compétition précédente, à l'occasion de l'Hypo-Meeting de Götzis. Il n'avait pas obtenu le résultat voulu à ce moment-là et ça l'avait poussé à devenir meilleur.

« Parce que Götzis m'a laissé un goût amer dans la bouche, j'avais hâte de revenir sur la piste et de concourir, et c'est ce qui a préparé la table pour les résultats que j'ai obtenus aux Jeux panaméricains. »

Non seulement Warner a-t-il décroché la médaille d'or au décathlon à Toronto, il a récolté un total de 8659 points, ce qui lui a permis de rééditer le record canadien du décathlon à ce chapitre, vieux de 19 ans, qui avait appartenu jusque-là à l'excellent Michael Smith (8626 points).

« Établir le record canadien et l'emporter aux Jeux panaméricains à la maison, c'était quelque chose de vraiment spécial, s'est souvenu l'Ontarien originaire de London. La majorité de nos épreuves se déroulent outre-mer, ce qui fait qu'il est difficile pour nos amis et notre famille de nous voir en personne. À Toronto, il y avait un grand nombre d'amis et de membres de ma famille dans les gradins, il y en avait même que je connaissais de l'époque où j'allais à l'école publique, ce qui a donné encore plus de sens à la compétition ainsi qu'au résultat que j'ai obtenu.

« Grâce à la confiance que j'ai acquise à l'occasion des Jeux panaméricains, j'ai pu revenir de Beijing avec une médaille d'argent et un autre record canadien, a ajouté Warner. L'expérience vécue et les résultats obtenus en 2015 m'ont permis de me préparer pour Rio avec confiance et de revenir avec ma première médaille olympique. »

À l'instar de Warner, Melissa Bishop-Nriagu a beaucoup gagné en confiance grâce à l'avantage à domicile dont elle profitait. Après avoir subi des blessures consécutives et connu des reculs sur le plan personnel en deuxième moitié d'année 2014 et en début d'année 2015, celle qui avait 27 ans à l'époque s'est nourrie de l'énergie des Jeux panaméricains à Toronto et elle a profité de cette erre d'aller au moment de disputer les championnats du monde, puis les Jeux olympiques de Rio.

« Mon entraîneur et moi, nous avons vraiment puisé dans nos ressources et nous avons pu nous qualifier à la dernière minute pour les Jeux panaméricains, puis mon niveau de confiance a monté, a affirmé Bishop-Nriagu. Il n'y a rien comme disputer une compétition à domicile. De pouvoir célébrer la conquête d'une médaille avec les gens de ton pays et les personnes qui t'ont aidée à parcourir tout ce chemin, c'est incroyable. »

 

De Geneviève Lalonde et Liz Gleadle, Mohammed Ahmed et Matthew Hughes, à Derek Drouin et Shawn Barber en passant par toutes les réalisations et les moments mémorables vécus par les athlètes canadiens aux Jeux panaméricains de Toronto, Équipe Canada a certainement su donner un bon spectacle à ses partisans.

Quant aux retombées positives pour l'équipe et les athlètes, Dunfee considère que les Jeux panaméricains de 2015 à Toronto ont été un événement qui a permis d'accélérer le développement des membres de l'équipe et de mettre en place une mentalité très solide sur le plan collectif.

« Les Jeux ont été un important tremplin pour moi et le reste de l'équipe. Brianne Theison-Eaton s'est levée pendant notre réunion d'équipe et elle a essentiellement dit, 'Nous ne sommes pas ici seulement pour participer, nous sommes ici pour remporter des médailles, pour améliorer nos records personnels et nos classements', et l'équipe a pris ça à cœur.

« Cette équipe-là a changé de mentalité, nous nous sommes mis à vouloir mieux faire que ce que nous étions censés faire. Nous en faisions une fierté. Et puis, nous sommes allés à Beijing et nous avons ramené huit médailles. Les athlètes qui étaient à Toronto ont pris goût au podium et je pense que ça nous a donné un peu plus de motivation en vue de Beijing et Rio », a affirmé Dunfee.

Il ne fait aucun doute que les moments, les expériences et les sensations ressentis pendant l'hymne national canadien pendant ces journées d'été 2015 resteront gravés longtemps dans les mémoires de ces athlètes.

« Pendant que jouait l'hymne national, j'entendais bien des gens dans la foule qui chantaient aussi, a conclu Warner. C'était un moment spécial – ça m'a donné la chair de poule et c'est quelque chose que je n'oublierai jamais. »

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