L'année épique de Sasha Gollish à la poursuite de championnats

Sasha Gollish aurait pu arrêter la course en février 2022, après avoir établi un record mondial du mile chez les femmes de 40 ans et plus (4:38.73), et cela aurait tout de même été une année exceptionnelle pour la Torontoise. Ce qu’on ignorait, c’est que ce n’était là que le début. 

Quand elle sera de la compétition aux Championnats canadiens de cross-country à Ottawa le samedi 26 novembre, elle ne sera qu’à 10 km d’accomplir un exploit sans précédent : terminer parmi les cinq meilleures sur les huit distances de course de fond des Championnats canadiens en 2022. Si vous ne pouvez pas y croire, voici quelques-uns de ses résultats. 

Résultats de Sasha Gollish dans les huit championnats de course à longue distance en 2022

14 mai – Championnats canadiens de 10 000 m - Burnaby – 2e - 32:56.89

29 mai – Championnats canadiens de 10 km - Ottawa – 3e - 33:03

19 juin – Championnats canadiens de demi-marathon - Winnipeg – 2e - 1:16:54

24 juin – 5,000m au Championnats Canadiens d'Athlétisme Bell - Langley – 3e - 15:52.09

11 septembre – Championnats canadiens de 5 km - Moncton – 5e - 16:45

17 septembre – Championnats canadiens de course en montagne et sur sentier – Ascension verticale

16 octobre – Championnats canadiens de marathon - Toronto – 2e - 2:31:40

26 novembre – Championnats canadiens de cross-country – À être disputés

Entre ces exploits, elle a réussi un temps de 4:16 au 1500 m, a parcouru des milles et des milles en ski nordique, elle a décroché un titre de demi-marathon de la NACAC et a fait un voyage à Chiang Mai, en Thaïlande, pour participer aux Championnats du monde de course en montagne et sur sentier. 

Nous avons discuté avec Gollish au cours de la semaine des Championnats canadiens de cross-country et lui avons posé une question simple : comment faites-vous? Ci-dessous, elle partage ses secrets, qui comprennent de l’entraînement croisé, des journées relaxes, des marches avec le chien et de nombreux chocolats chauds. 

Alex Cyr : Sasha, ce défi de huit en huit semble être physiquement brutal et mentalement intimidant. Pourquoi as-tu accepté de le relever? 

Sasha Gollish : Ce n’est pas comme si cela avait été ma résolution du Nouvel An. Je pense que peu de temps après avoir complété la course du mile en salle en février, je me suis demandée si ça pouvait être spécial de pourchasser chaque championnat. J’ai ensuite contracté la COVID en avril, alors c’était mal parti. Je suis allée aux Championnats de 10 000 m en mai en pensant que j’allais m’en servir comme course d’entraînement et finalement, ça s’est passé beaucoup mieux que ce à quoi je m’attendais. Dès lors, j’étais dans le bain! 

A.C. : Alors, après la COVID, tu t’es lancée dans un mois monumental et as terminé deuxième aux Championnats de 10 000 m à Burnaby, première aux Championnats de demi-marathon de la NACAC au Costa Rica et troisième aux Championnats de 10 km à Ottawa. Comment as-tu géré ce retour aussi spectaculaire? 

S. G. : Mon entraîneur Terry (Radchenko) m’a dit : si tu cours autant, tu dois en faire le moins possible entre les courses. Puisque tu bâtis ta forme physique dans ces longues courses, tu n’as pas besoin d’une tonne d’entraînement en plus de ça. Je ne réalisais toutefois pas les dégâts physiques et émotionnels que le fait de courir autant allait causer chez moi. Le mois de mai a été difficile, mais je crois que je suis devenue plus épuisée en juin, soit entre les Championnats de demi-marathon de Winnipeg et la finale canadienne du 5000 m à Langley, je pense que j’ai couru un total de 6 km. 

A.C. : J’imagine que ces Championnats de demi-marathon ont été difficiles : il faisait si chaud à Winnipeg que les organisateurs ont dû retirer des coureurs de la course, n’est-ce pas? 

S. G. : Ouais et j’ai évité le couperet de justesse. Il me restait 400 m à faire quand les officiels ont commencé à annoncer que la course allait être annulée. J’ai dit : « Je suis à 400 m de la ligne d’arrivée, attendez juste une minute! » C’était toute une vague de chaleur : 36 degrés à 7 h 45. J’étais contente que quelqu’un me donne un popsicle à la ligne d’arrivée. 

A.C. : Alors tu es à Winnipeg, dans une chaleur torride à la ligne d’arrivée du demi-marathon, sachant que tu allais participer à la finale du 5000 m aux Essais Bell pour les Championnats du monde, cinq jours plus tard. Est-ce que tu t’es rafraîchie et envolée vers la Colombie-Britannique? 

S. G. : Même pas! J’ai pris l’avion pour Toronto pour la fête des Pères et je me suis ensuite envolée pour Vancouver quelques jours avec mon beau-fils qui avait un match d’ultimate frisbee là-bas. Ç’a été une semaine épuisante, mais en faire des parties en famille a été vraiment plaisant. 

Les Championnats du 5000 m ont bien été, mais j’ai souffert d’une infection des sinus par la suite et, plus tard au cours de l’été, du virus de Norwalk. Quand tu cours autant, tu marches sur des œufs avec la santé. Il n’y a pas eu de championnats jusqu’en septembre, alors j’ai été en mesure de m’en remettre. 

A.C. : Tu t’es donc remise de tes problèmes de santé, tu t’es rendue à Moncton pour les Championnats de 5 km où tu as terminé cinquième et tu as ensuite été en mesure de remporter l’épreuve d’ascension verticale des Championnats canadiens de course en montagne et sur sentier à peine une semaine plus tard. C’est relativement nouveau pour toi la course en montagne – comment y es-tu parvenue? 

S. G. : Ça n’a pas été facile. La course a pris 69 minutes et ça me faisait mal après seulement 30 secondes. La course en montagne n’a rien à voir avec la course sur route : tu cours autant que si tu faisais un demi-marathon, mais tu es très loin de ta zone de confort. Mes mollets irradiaient de douleur, mes ischiojambiers criaient… parfois, tu utilises les arbres pour t’aider à grimper. Je me disais sans cesse que je ne ferais plus jamais ça, jusqu’à ce que je me rende au sommet. 

A.C.: Est-ce qu’il y a quelque chose de cette longue épreuve qui s’est transposée dans le marathon? Tu es revenue et tu as pris le deuxième rang aux Championnats canadiens de marathon, à peine un mois plus tard. 

S. G. : En quelque sorte – les deux te placent dans une zone de grincement pendant une longue période. Ce qui s’applique vraiment dans ces deux types de courses, c’est que tu dois vraiment trouver le bonheur dans ce que tu fais. L’entraînement est difficile, le marathon est une bête en soi. S’il n’y a pas de joie, il y a moins de chances que tu t’élèves et travailles fort si tu n’éprouves pas de plaisir à le faire. 

A.C. : Cette philosophie doit t’avoir aidée à travers ce périple. Tu dois vraiment vraiment aimer courir pour t’imposer tous ces championnats. Tu ne sembles pas être perturbée par la pression. 

S.G. : Parfois, tu deviens si nerveuse dans une course que ça ruine ta performance. Je suis passée par là – tout le monde l’a vécu. Toutefois, j’ai appris que pour connaître une longévité dans le sport, je dois rester mentalement résiliente. Oui, j’ai eu de mauvaises journées, j’ai pleuré et il est arrivé des choses, mais ces journées sont rares et ne sont pas rapprochées les unes des autres. Je suis toujours nerveuse, mais je peux redéfinir pourquoi je suis là – ce n’est pas pour courir en un certain temps, obtenir un rang en particulier ou battre une certaine personne; je suis là pour voir ce que mon corps peut faire un jour donné. Ultimement, tu dois te demander : quel est le pire qui pourrait arriver? 

De plus, cette année au complet m’a semblé être un plus. Même avant ce défi, 2022 avait déjà été un succès retentissant. J’ai battu le record du monde au mile chez les maîtres et j’ai remporté le Championnat de demi-marathon de la NACAC. Tout le reste, c’est une cerise sur le gâteau! 

A.C. : On dirait que ton approche mentale pour la course est solide. Qu’en est-il du côté physique : comment as-tu réussi à éviter les blessures? 

S. G. : Quand tu cours souvent, il est important de se souvenir qu’à l’entraînement, moins on en fait, mieux c’est. Après le Championnat de 10 000 m, j’ai eu une conversation avec (la détentrice du record canadien en marathon) Natasha Wodak au sujet de la récupération et elle m’a envoyé sa routine post-10 000 m, qui comprend une ou deux journées de congé au cours desquels je fais des marches avec mon chien, une journée d’entraînement croisé et ensuite, une course facile à la quatrième journée. Conserver des moments plus détendus m’aide à rester disposée quand c’est important. En plus, j’ai profité de l’hiver dernier pour renforcer des muscles que je n’utilise pas beaucoup quand je cours : j’ai passé mon hiver à faire du ski nordique et j’ai fait beaucoup de vélocross au printemps. Ça m’a fait sentir plus solide et moins sujette aux blessures fréquentes en course. 

J’apprends aussi que je dois manger davantage pour maintenir une santé solide – ce n’est pas que je n’essaie pas de manger, c’est juste que je suis très active et que je ne suis pas très bonne à me souvenir que j’ai besoin de collations tout au long de la journée. Parfois, je fais du boulot épouvantable pour le ravitaillement et mon corps me le dit en me donnant des migraines. Dernièrement, je prends un chocolat chaud avec du lait et des guimauves à la fin de la journée juste pour m’assurer d’ingérer assez de calories. 

A.C. : Maintenant que tu as prouvé que tu peux être compétitive à l’échelle nationale dans des épreuves allant du mile au marathon, est-ce que tu as une envie irrépressible de te concentrer sur une seule discipline et de voir à quel point tu peux être rapide? 

S. G. : Pas nécessairement. Je pense que la raison qui m’a conduite à tenter ce défi était de prouver au monde que tu n’as pas à faire une seule chose. Courir, pendant un moment, n’était pas un sport spécifique et c’en est devenu un. On place les enfants dans des clubs dès l’âge de huit ans, malgré le fait qu’on sait que les jeunes athlètes sont sujets au surmenage. Ce que j’ai appris sur moi cette année, c’est que mes chances de surmenage sont plus faibles et que mes chances de bonheur sont plus élevées quand je tente différents défis et donc que les chances de surmenage sont plus faibles et que les chances de connaître le bonheur sont plus grandes. 

A.C. : Donc tu vas retenter le coup l’an prochain? 

S. G. : Non! Je n’aurai jamais besoin de faire ça à nouveau, mais cela fait en sorte que j’aime courir à nouveau. Au début de cette année, je pensais prendre ma retraite à la fin de 2022 et maintenant, je ne prévois pas prendre ma retraite parce que je veux courir un sold marathon[PG1] . Après l’ACXC, je vais prendre une pause de la course, mais j'aurai un œil sur un marathon de printemps et qui sait? Une chose est certaine : je n’ai pas fini.

A.C. : D’ici là, qu’est-ce que tu vas te dire alors que tu prendras le départ des Championnats canadiens de cross-country 2022? 

S. G. : Quel est le pire qui pourrait arriver? Cette course en est assurément une pour laquelle je serai le moins préparée : je n’ai pas anticipé à quel point je serais fatiguée en ce moment. Toutefois, je célèbre toujours le fait que je ferai de la course. Je pense que je vais être là à la ligne de départ avec un sourire aux lèvres, pensant « Quelle année 2022 épique : je suis tellement contente d’avoir fait ça et je suis très reconnaissante d’être ici ». À moins qu’il fasse -14 degrés, dans ce cas je vais serrer les dents.

Discus form feature bg

Abonnez-vous à la liste de distribution par courriel

SOUTENIR L'ÉQUIPE SOUTENIR L'ÉQUIPE SOUTENIR L'ÉQUIPE SOUTENIR L'ÉQUIPE SOUTENIR L'ÉQUIPE
grey-hoodie
SafeSport_Website_Graphic_small text_FR

Sport sécuritaire : Promotion. Prévention. Réponse.

Sport sécuritaire
surya168 akun pro thailand slot gacor maxwin akunjp daftar slot gacor judi bola situs judi bola resmi